jeudi 1 mai 2014

Sur la non-violence .







Je réfléchis depuis longtemps sur la non-violence . Cette année , j'y ai particulièrement réfléchi du fait de la lecture et de l'analyse  de l'oeuvre de l'auteur de science-fiction ayerdhal qui a beaucoup réfléchi sur cette question ( par exemple dans son livre parleur ou chroniques d'un rêve enclavé ) mais aussi suite à mes cours d'analyse des mouvements sociaux , à des discussions avec une amie profondément non-violente et au visionnage du film le majordome .
Mon propos dans ce court billet n'est pas de mener une réflexion morale sur la non-violence ( il va de soi que j'y suis favorable et qu'elle semble préférable à  la violence ) ou sur la légitime défense ( qui est aussi tout à fait justifiable ) mais de réfléchir sur l'efficacité de la non-violence en tant qu'instrument de transformation du monde .
Ma thèse est la suivante : pour la réussite de la non-violence , celle-ci doit répondre à 3 conditions :
Elle doit disposer d'un nombre suffisamment important de militants prêts à mourir ou à subir des traitements violents sans réagir par la violence ( ce dont disposaient gandhi et martin luther king ) .
Elle doit subir une répression réellement forte utilisant une grande violence ( si un cercle du silence ou qu'un groupe de veilleurs ou d'indignés  se font mettre en garde à vue avec des policiers qui tentent d'éviter la violence , l'effet subversif de la non-violence se trouve annulé ce qui explique probablement le peu d'efficacité des actions non-violentes dans nos démocraties modernes où les policiers font tout lors des manifestations pour éviter les bavures ) mais celle-ci ne doit pas être trop forte ( la non-violence n'aurait guère servi aux victimes de la Shoah ) . En fait , elle s'applique particulièrement dans le cas d'une catégorie d'habitants considérés comme des sous-citoyens ( les noirs aux usa ou les peuples colonisés )mais dans un contexte global qui est celui d'une démocratie libérale ( donc la répression des habitants considérés comme des sous-citoyens peut indigner l'opinion publique et faire de ce fait pression sur les gouvernants élus )
Enfin , la non-violence doit toujours laisser ouverte la possibilité de la violence ( par exemple quand Gandhi jeûne , il prend un risque celui de sa mort ce qui déclencherait une vague de violences . Don le gouvernement colonial britannique a peur de sa mort et a tendance à accéder à certaines de ses demandes pour l'éviter .De même le mouvement pacifique des droits civiques de martin luther king était non-violent mais en môme temps s'est développé l'aura de malcolm x qui prônait des solutions violentes . En gros , si les opposants aux non-violents peuvent les réprimer sans risque de basculement dans la violence , je ne sais pas si ils négocieront avec les non-violents .
Cela étant , je ne me prononce pas sur un refus strict de la violence choix que je respecte infiniment et je suis radicalement opposé à la violence quand il existe d'autres moyens d'action (élections , manifestations etc ) . Mais je ne condamne pas non plus ceux qui face à des dictatures prennent les armes et je me demande si la non-violence peut être une alternative réaliste face à une dictature très oppressive .

P . S : désolé pour le changement de typo suis ouvert à toutes vos critiques ou contributions .

3 commentaires:

  1. Vous finissez sur une grande question…C'est Gandhi qui disait qu'il pensait que la non violence aurait été efficace face au nazisme, mais avec un coût humain inimaginable. Celui ci a eu lieu, de toutes façons…
    Je crois que c'est Benoît XVI qui a enfin légitimé la résistance armée à l'oppression : un très gros plus pour lui.
    A part ça, le "fake" de la non violence ne m'inspire guère d'indulgence; je pense aux Veilleurs. Que ceux qu'Eolas appelle les che-guevaristes de l'Ouest parisien essaient de se faire passer pour des militants des droits civiques, ça fait au mieux rigoler…enfin, ceux qui ont le caractère mieux fait que moi !

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  2. Sur les veilleurs : encore une fois , je ne suis pas un fan de lmpt ou des veilleurs et je suis maintenant très critique à leur égard mais vous les caricaturez un peu trop et je ne compare pas leur combat à celui de martin luther king , je les prenais comme exemple de manifestations non-violentes en france de même que les cercles du silence ce qu'ils sont car ils n'utilisent pas la violence pour propager leur message ) .

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  3. Ça, non. Je me souviens, il y a plusieurs années de ça, de ces capucins qui se groupaient tous les jours en silence place du Capitole à Toulouse pour les sans papiers : je ne les oublierai jamais, et je ne suis pas la seule. Tout simplement parce que leur cause était juste, et qu'ils ne cherchaient pas à exclure, mais à inclure. Les Veilleurs se sont emparés du "procédé", c'est tout. Les comparer est impossible.

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