samedi 29 novembre 2014

Le film libertarias : Moussoul et Kobané.  Critique d'un film en parlant de moi.






Je commencerai des vraies critiques littéraires ou cinématographiques un autre jour. Cette critique sera très personnelle et j'espère intéressera malgré tout des lecteurs. Je ne prétends pas parler tant que cela d'histoire ou faire une bonne critique dans cet article . je parlerai de comment j'ai "digéré" de nombreux éléments historiques.

Quand j'étais petit, j'ai lu plein de livres sur les martyrs de l'Empire romain . Je les admirais (et les admire encore) beaucoup. Sainte Blandine et tous les autres. Persécutés par une puissance supérieure au niveau temporel mais refusant de sacrifier leur foi et préférant être tués pour elle mais d'une manière non - violente plutôt que d'abjurer.

Ensuite, j'ai lu l'histoire des cathares de Michel Roquebert. J'ai tout de suite fait le lien. Les parfaits et les parfaites opprimés qui respectaient à la lettre leurs règles dont la non-violence et qui mourraient plutôt que d'abjurer. Oui je les ai admirés et j'ai même pensé me convertir au catharisme (mais il n'y en avait plus et je ne suis pas d'accord avec leur théologie). Dans ce cas là cependant et je l'avais su, c'était l'Eglise catholique auquel j'appartiens qui était en grande partie la persécutrice. Je me suis longtemps demandé comment faire pour accepter l'idée que l'Eglise catholique pouvait aussi être persécutrice et la réponse m'a en grande partie été fournie par un non-catholique portant le nom d'un évangéliste (Jean) dans une chanson https://www.youtube.com/watch?v=3hfYHLgqSZw.

Puis j'ai découvert la guerre d’Espagne par des livres d'histoire (Hugh Thomas, Bartolomé Benassar) ainsi que des romans (l'Espoir de Malraux) et par des récits familiaux (mon arrière grand-mère avait été impliquée dans le soutien aux républicains). Je me suis tout de suite senti proche des républicains (affinité politique évidente, ils portaient une vision du monde dans laquelle je me retrouvais en grande partie alors que les franquistes avaient des idéologies fascistes , autoritaires ou nationales-catholiques qui me rebutaient). Pas pour tous les républicains (les staliniens ne me plaisaient pas car je savais ce qu'a été l'URSS notamment à cette époque) mais notamment les anarchistes. Leur idéal, leur idées autogestionnaires de lutte contre l'oppression y compris quand elle naîtra du camp révolutionnaire en luttant contre l'appareil d'Etat, la touche de romantisme induite par ceci qui les poussait à se battre avec une  organisation militaire démocratique ce qui explique d'ailleurs peut-être leur défaite, leur liquidation par les communistes staliniens malgré une résistance désespérée en 1937 à Barcelone, la mystique libertaire). Je parlerai plus tard de ce que représente pour moi la pensée libertaire mais elle compte beaucoup pour moi. Et puis les poèmes de Prévert sur la guerre d’Espagne et le livre Hommage à la Catalogne de Orwell. L'impression de quelque part en catalogne pendant un temps des hommes avaient vécu sans oppression décrite par de nombreux observateurs. Mais voilà comme dit jasmine dans Katiba de Jean-Christophe Ruffin , il y a toujours un autre côté. Pour moi l'autre côté ce fut les nombreux massacres de prêtres et de religieuses , la destruction des croix dans les cimetières, les incendies d'églises faits par les républicains (particulièrement les anarchistes). Tout ceci a aussi existé (même si l'autre camp a fait des massacres au moins équivalents). Je développerai plus sur la guerre d'Espagne un autre jour. Ce conflit m'a marqué : j'espère que j'aurais été dans le camp de ceux qui, je le reconnais pour nombre d'entre eux voulaient anéantir ma religion ou en tout cas sa structure cléricale. Pourquoi ? Car je partage en grande partie leur vision du monde, car je refuse celle de l'autre camp et car je considère que la leur est la plus proche de ce qui est pour moi l'essence du christianisme (comme un personnage chrétien de gauche de Malraux, j'espère que j'aurais été catholique contre l'Eglise et en désapprouvant les persécutions anti-catholiques). Pour cette raison je ne peux admettre qu'on me dise que dans n'importe quel conflit où qu'il soit un chrétien doit d'abord penser à la situation des chrétiens dans un conflit. Un état qui protégerait ou favoriserait les chrétiens mais qui instaurerait une forte inégalité homme-femme ou une dictature sanguinaire, je ne peux le soutenir. Et comme chrétien ce qui compte le plus pour moi, c'est la situation de tous les hommes d'un état et donc un projet de société global (dont la liberté religieuse fait partie mais où elle n'est pas l'alpha et l'oméga).

Ce film en parle : il narre l'histoire d'une religieuse qui pour échapper aux massacres faits par les libertaires à Barcelone se cache dans un bordel. Elle est découverte par des militantes féministes libertaires des "mujeres liberes" qui l'intègrent dans leurs rangs. Finalement, elle est faite prisonnière après que les milices libertaires près de Saragosse aient été enfoncées par les troupes maures de Franco (d'ailleurs le fait que les troupes d'élites franquistes au début aient été marocaines rend les constantes références des franquistes aux croisades et à la Reconquista délicieusement ironiques). Pendant tout le film, assez bien construit et qui évoque la place importante des femmes dans les rangs libertaires, les tensions sur la question de la discipline militaire et bien d'autres choses, j'ai pensé à la lutte des combattants et des combattantes kurdes contre Daech à Kobani avec la volonté d'instaurer un état laïc, relativement égalitaire sur les relations hommes-femmes et avec l'autogestion et la démocratie directe. L'actrice principale joue très bien et la réflexion sur la proximité entre les écrits libertaires et le message chrétien au milieu du film est intéressante. Cependant, une part de moi a aussi pensé aux persécutions antichrétiennes de Daech et c'était dans ce cas là les libertaires qui me faisaient penser à Daech à Moussoul (même si je les admire et que j'espère que je serais allé dans les brigades internationales pour les rejoindre). C'est surtout Kobane mais c'est aussi un peu Moussoul d'une manière plus faible mais qui restait aussi dans mon esprit.

Ce n'est pas vraiment une critique, plutôt une mise à nu d'une plaie mentale toujours vive. regardez le si vous le voulez et dites moi ce que vous en avez pensé http://vimeo.com/83723563.

P; S : J'aimerais qu'un lecteur ou une lectrice parlant espagnol puisse me dire si l'ancien prêtre qui veut militariser les milices avec de la discipline est communiste ou anarchiste.

P;P.S : Quelques chansons : https://www.youtube.com/watch?v=w_Twgu63nAQ mais aussi de l'autre côté https://www.youtube.com/watch?v=uhK1ER3B4Hg.
Et puis sur l'anarchisme https://www.youtube.com/watch?v=TVacuOdUq1o , en moderne https://www.youtube.com/watch?v=Y9FAbz8kKxc ,  et surtout de Léo Ferré https://www.youtube.com/watch?v=_1PcOsbJbLI et https://www.youtube.com/watch?v=zp92AapPfUk

jeudi 6 novembre 2014

Bonne nouvelle .

Contrôle demain mais je ne résiste pas à partager cette excellente info .http://www.bastamag.net/Le-pape-Francois-invite-les

P.S : Et si le chef d'état le plus à gauche d'Europe s'appelait François ? ( pas Hollande)

lundi 3 novembre 2014

Sur l'homosexualité d'un point de vue théologique.

Le deuxième article d'Etudes parle d'homosexualité et de théologie de laurent lemoine. Le catéchisme de l'Eglise catholique juge l'homosexualité comme intrinsèquement désordonnée et condamne l'acte vue comme grave ( sans réduire la personne à ses actes ). Cependant l'article rappelle que la pensée catholique sur l'homosexualité est plus diverse que cela en citant notamment xavier thévenot. On peut noter un refus d'accueil d'homosexuels vivant en tant qu'homosexuels dans les communautés catholiques liées à un rapprochement scandaleux entre homosexualité et pédophilie qui n'ont rien à voir et à un refus de promouvoir ce qui est vu objectivement par l'Eglise catholique comme un péché . Cela étant ce discours est léger dans la mesure où 'orientation sexuelle d'une personne n'est pas condamnable en soi mais fait partie de son être relationnel . De même la chasteté pourrait être avant tout perçue comme maîtrise et développement de la capacité à aimer. En fait le discours de l'Eglise est coincé par la conception d'ordre naturel de la sexualité Au contraire on pourrait fonder une théologie morale mettant la qualité de la relation avant l'argument naturel pour chercher une issue à la situation des homosexuels dotés d'une sexualité interdite même si elle correspond aux critères éthiques contemporains de non-nuisance et de consentement. Un exemple concret de ceci est dans la vision de l'homosexualité qu'ont de nombreux catholiques comme un déficit d'altérité ( ce qui a quand même permis de sortir d'un jugement purement moral en portant un jugement antrhopologique ). Cette conception enracinée dans le début de la Genèse " homme et femme , il les créa " non seulement plaque sur la genèse des schémas anthropologiques qui ne sont pas forcément les siens mais opère de plus une lecture sélective de la Bible en se focalisant sur les passages condamnant l'homosexualité ( peu nombreux , ambigus et mélangés à d'autres prescriptions que nul ne songe aujourd'hui à défendre ) en oubliant le centre du christianisme qui est l'amour miséricordieux de Jésus et des passages de la Bible qui pourraient montrer des relations entre personnes du même sexe (sans qualifier ses relations d'homosexuelles )  d'une grande qualité éthique ( David et Jonathan par exemple ) http://www.interbible.org/interBible/decouverte/insolite/2011/insolite_111118.html . Enfin , notre conception de la différence des exes est située ( pendant longtemps on pensait qu'il n'y avait qu'un seul sexe et que le sexe féminin " faible " était un sexe masculin incomplet ) et de plus il peut exister du même dans l'autre.